• Jean Morel // L’obs (22-28 août 2019)
Horace le coriace
Horace Tapscott aurait pu devenir un de ces « grands noms du jazz ». Mais non. Dès le début des années 1960, entouré de quelques rebelles allergiques aux diktats du jazz business, ce formidable pianiste-compositeur-chef d’orchestre fonde au sein de la communauté noire de Los Angeles l’UGMA (l’Underground Musicians Association, qui deviendra ensuite l’UGMAA, Union of God’s Musicians and Artists Ascension) avec pour objectif de jouer, enseigner et transmettre aux nouvelles générations de cette même communauté, dont il ne s’éloignera jamais, la plus haute tradition musicale et spirituelle de son peuple. C’est au travail obstiné de Bertrand Gastaut, un jeune producteur français, qui a su établir une relation de confiance avec la famille Tapscott, que l’on doit de découvrir le dernier grand concert que ce combattant donna le 24 juillet 1998, quelques mois avant sa mort, à la tête de son légendaire Pan-Afrikan Peoples Arkestra (clin d’œil à son soul brother Sun Ra) et du chœur The Great Voice of UGMAA. Ferveur sacrée, vibration gospel et échappées libertaires. Inestimable.
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