• Chronique par Julien Heraud sur Improv Sphere (21 juillet 2013)
Bon maintenant, j’arrête mon coup de gueule. Parce que voilà, on a Joëlle Léandre à la contrebasse, Steve Dalachinsky au texte et à la voix, et je trouve ça quand même plutôt bien. Il s’agit d’une musique belle, singulière et qui paraît même intime grâce aux spoken-words de Dalachinsky. C’est intense, l’écoute entre la contrebassiste et le poète est sensible. Seuls les interludes où Léandre propose des soli ont tendance à m’ennuyer. Mais le reste est quand même surprenant – et prenant. Une voix incisive et des textes bruts, soit des éléments parfaits pour dialoguer avec le jeu hyper réactif de Léandre. Donc autant dire que ça marche très bien.
Mais quand même. Je ne comprends pas l’admiration que cette contrebassiste suscite. OK, elle joue très bien ce qu’elle joue, c’est une très grande contrebassiste pleine de talent, aucun doute, mais d’ici à dire que c’est une grande musicienne, il y a encore un pas. Et ce pas ne me paraît pas franchi, j’ai juste l’impression d’entendre quelque chose mille fois rabattu, c’est peut-être très bien rabattu ici, mais déjà fait trop de fois (et ses émules n’arrêtent pas…). Heureusement, la voix de Dalachinsky permet de quitter un peu les sentiers de la musique improvisée, mais on reste encore en plein dans les clichés de l’improvisation libre, réactive et pseudo-décomplexée.
Ecoutez-le si vous voulez vous la jouer à une dégustation de Bourgogne avec des lecteurs de jazzman, ou si vous êtes vraiment fans de Léandre ou de musique improvisée réactive, sinon…
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