• ★ÉLU★ par Philippe Méziat sur CitizenJazz (16 avril 2017)
Le premier En Corps, par les mêmes musiciens, date de fin 2012, et a été critiqué ici même . Voici donc que se répète le mot de l’amour (« Encore »), ce qui n’a rien d’étonnant en soi, et se souligne dès l’abord visuel par la fleur dressée, très belle figuration du désir, dont on rappelle qu’il est supporté par le même signifiant pour les deux sexes, à savoir le phallus. Génération est un beau sous-titre, qui équivoque sur ce que les corps peuvent produire, mais aussi sur cette génération de musiciens qui, avouons-le, retiennent fort notre attention depuis quelques années.
« Des Corps » connaît son acmé autour de la dizaine de minutes, par l’effet des répétitions que Ève Risser sait si bien conduire en ne donnant jamais l’impression qu’elle joue à insister, par le soulignement aussi de la contrebasse de Benjamin Duboc, pour le coup très linéaire et insistant, par la grâce enfin des frémissements roulants et zébrés d’Edward Perraud. « Des Âmes » vient à point pour rappeler que rien ne les distingue des corps sinon d’en être la supposition de la totalité.
Il s’agit donc rien moins que de se laisser emporter, rouler d’un bord l’autre, sans jamais perdre le souffle ni la texture. Cette aventure à trois se revendique d’un seul principe, qui est l’affirmation de l’Un sous le couvert du pluriel. L’amour que vous portez peut-être à Paul Bley, Charlie Haden et Paul Motian, qui nous ont hélas quittés, se retrouve ici repris, prolongé, magnifié. Si d’autres figures traversent la scène, ne vous en étonnez pas. J’ai seulement nommé celles qui se sont imposées d’abord. L’amour quoi !
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